jeudi 10 novembre 2005

Marseille sera toujours Marseille


Tant qu'à en parler, autant les présenter. Me voici, en mai 2000, devant le Vieux Port de Marseille.


Voici les quatre mousquetaires de la Pointe rouge, Chambon et Aur, Marco Polo et moi, dans notre cuisine.

La maison, vu de la rue (Nous habitions le rez-de-chaussée- qu'on ne voit pas à cause du mur) Les voisins d'au-dessus étaient un couple de freacks. Lui, un nerveux, homo refoulé complètement victime de tout et elle, une ancienne fille de bar qui se meurt d'un cancer et qui fait chier tout le monde avec sa maladie. Ils guettaient nos allées et venues (Car ils n'avaient pas de vie.) Ils nous criaient qu'on faisait trop de bruits (à 19h00 un 24 décembre) et ils ont totalement empoisonné notre quotidien par petite dose pendant cette année-là.

Ma rue, avec notre voiture et Marco Polo qui embarquait quelque chose dans le coffre. Le blanc plus foncé, derrière, au fond, c'était la Méditerrannée.

Les premiers mois ont été merveilleux là-bas, mais juste avant les fêtes de noël, mon appartement à Montréal a passé au feu. Mes colocs (Naine l'était à l'époque aussi) m'ont appelée pour me dire que mes choses avaient brûlé, le lendemain de ma fête. J'ai quand même célébrer noël et le jour de l'an avec la famille de Marseille, mais l'angoisse me rongeait par en dedans... Je suis revenu à Montréal, en janvier, pour faire le tri dans mes choses. Je suis resté trois semaines. J'ai presque tout jeté de ce qui me restait et je suis reparti avec mon chat , Lancelot. J'allait vivre là-bas pour toujours...

Mais, la suite, vous la connaissez un peu déjà. L'atterrissage était trop abrupte. J'aimais ces gens, j'étais bien avec eux... Mais j'angoissais sur mon futur. Je me voyais devenir le bon petit mari à la maison, et je me disais que je valais mieux que ça (Hey! Tous ceux qui sont à la maison et qui sont bien, je trouve ça cool, si c'est votre choix!) Comme si j'étais investi d'une mission... J'ai toujours eu des grands mots (maux?)!

Bref, peut-être que ma nostalgie fait sourire les copains de Marseille qui me lisent, car à vrai dire, là-bas, je boudais beaucoup... Hé! Oui... J'ai été un boudeur dans ma vie! Je sais, c'est insupportable le maudit boudage! Mais, le choc (qui m'a fait changer) s'est produit quand Petite est venue me visiter. Ça faisait plusieurs mois que je l'avais pas vu, et elle boudait aussi quand ça ne faisait pas son affaire... Je suis tombé sur le dos! Ha! Les parents!!! On est pareil comme eux-autre! Exactement pareil... Nos mimiques, nos agissements, nos mécanismes de défence... TOUT est copié sur eux... C'est à ce moment que je suis devenu un vrai adulte, plus libre, parce que j'ai réalisé que peu importe ce que l'on fait pour s'en détacher, peu importe où on va pour s'en éloigner, on est comme nos parents... Parce que, l'éducation, faut pas se leurer, c'est du copiage. On copie nos parents. On les observe, et on reproduit...

Évidemment, ça a pas été de la magie, ça m'a pris du temps avant d'arrêter de bouder et de me plaindre. Mais, l'intension était là. Et j'y suis parvenu.

Le jour où on accepte qu'on est exactement pareil, la copie conforme de nos parents, c'est à ce moment-là qu'on commence à devenir différent, qu'on devient nous-même.

Et croyez-moi, ça m'a fait beaucoup chier aussi!