mardi 22 novembre 2005

L'Australie

21 ans et je flatte un kangourou! (Et croyez-le ou non, cette chemise bleue avec la veste orange en "draperie-coussin-velours" ont été mes vêtements préférés pendant ces premières années de vingtaine.
Un koalo, c'est très drôle. Ça grogne comme un petit cochon, mais ça sent le pipi.

Voici 10 ans aujourd'hui, j'arrivais en Australie... Après quatre longs mois d'ennuies et de lettres écritent quotidiennement, j'arrivais à Perth. Les multiples heures de vol (32 heures dans les airs -Montréal, Toronto - Toronto, Chicago - Chicago, Los Angeles - L.A, Honolulu - Honolulu, Jaquarta - Jacquarta, Bali -et finalement, Bali, Perth!!! Perth, c'est le point le plus éloigné de Montréal. Me connaisans, je ne pouvais pas tomber amoureux d'un gars de Chicoutimi ou de New York (genre distance plus raisonnable!) Non, c'était un Australien, pur et dur, de Perth, que ça me prennait pour vivre un amour longue distance.) les heures dans les nuages, donc, m'avaient embrumé les yeux. Je cherchais mon chum que j'avais quitté à un arrêt d'autobus à Prague (voir billet du 12 octobre "Leon's bithday"). La foule s'écarte et il est là... On se saute dans les bras... Suspension.
Malheureusement, le bonheur des retrouvailles fut de courte durée... À Prague, c'était un rêve romantique. Tout était merveilleux. Mais Chez lui, Monsieur est moins cool. Je sens que je le dérange, mais cibole! J'ai vendu toutes mes choses pour venir habiter ici! Je sens que ma réalitée me glisse sous les pieds... Après deux jours, il me demande si je ne voudrais pas aller passer une semaine à la ferme de ses parents, au centre de l'État. "On a passé 4 mois séparé, pis tu veux déjà qu'on se resépare???" - Je ne comprends rien, mais je décide de donner une chance à mon rêve. Il me jure qu'il y a encore de l'espoir. Je pogne un autobus, j'écoute "The winner takes it all" de Abba sur mon walkman et je pleure, je pleure, je pleure... Après quelques heures, le chauffeur me fait signe que c'est mon arrêt: On est sur une route, il y a une pancarte d'autobus, mais en avant et en arrière, il n'y a que de la route. À gauche et à droite, il n'y a que du désert. Pas de maison. Pas de voitures. Je débarque. L'autobus file. Désert.
J'ai plus de batteries dans mon walkman. Je me suis jamais senti aussi loin de chez nous. "Qu'est-ce que je suis venu foutre ici?" - Des interminables minutes plus tard, la mère de Leon arrive, en voiture. Elle stationne, elle sort et me tend les bras.
"Sorry, I'm late!"
"That's okay, me, I'm lost!"
Ce soir-là, cette femme merveilleuse m'a fait un massage complet, histoire de m'enlever les brides d'insomnies qui me tiraillaient le corps.
C'était tranquille la ferme. Leon est venu me rejoindre pendant cette semaine-là. Une nuit.
En revenant à Perth, on a bien essayé de faire marcher ce rêve... Mais il était déjà trop loin de nous. Leon, dans sa réalité n'était pas le même gars qu'à Prague. Moi, J'étais moi-même (il me l'a même reproché "I can't believe that you're the same that in Prague!") - Mais ça, c'est moi, que je sois en voyage ou chez nous, au travail ou dans un party, j'ai pas de masque. What you see is what you get! Enfin...
J'étais en Australie, câlisse! Il falait ben que j'en profite un peu! J'allais pas retourner chez ma mère de même... Il fallait au moins que je rapporte des photos de kangourous pis de koalas! Et pis, j'avais fait des démarches pour vivre là-bas... J'étais accepté à l'université de Perth en scénographie, j'avais trouvé un travail dans un resto, je m'étais installé dans une chambre vide de la maison de Leon... Qu'est-ce que j'allais faire de ma vie? Rester et assumer mes choix, ou retourner en looser chez nous... ? Ce fut la première fois de ma vie ou je me suis retrouvé confronté à ce genre de choix difficile. Vous savez, les "Y" sur les chemins... J'vas-tu à gauche ou à droite?
Finalement, noel approchant et cette impression de ne pas être chez nous, d'être loin de tout (Il y a rien qui est comme chez nous là-bas... Même les étoiles sont pas les mêmes!)me rongeait l'espoir de me tailler une place là-bas. J'ai pris l'avion le 24 décembre. Avec le L majuscule étampé dans le front. J'ai passé la nuit de la veille de noel seul à Bali à me saouler la gueule ben comme il faut. Le lendemain, je reprennais le voyage à rebourd. Arrêtant à L.A. chez une amie, (pas capable de faire tout le voyage d'une traite - et d'assumer ma défaite face à ma famille et mes amis) sa réaction en me voyant à l'aéroport fut: "Mon Dieu, Joss! T'as ben vieilli!"...
Ouais... J'avais pris un coup de vieux! C'est le genre d'histoire qui s'avale de travers pendant quelques mois. Mais une fois que le motton est passé, on se sent tellement plus fort.
Je suis arrivé à Dorval le 26 décembre au soir, acceuilli par une troupe d'amour... Le temps des fêtes a été très gris cette année-là.
Heureusement, j'ai jamais perdu espoir en l'amour - C'est un peu moins d'un an plus tard que je rencontrais Tin, et oui, mes doutes que quelqu'un pouvait retomber en amour avec moi furent anéantis... À part Chum (parce que c'est avec lui que je fais ma vie et que je suis bien - constamment), Tin est sûrement la personne qui m'a le plus aimé et démontré son amour, dans tous les sens (et toutes les positions! Hi! Hi!) Mais on est très con quand on est jeune. On a le feu au cul quand on a vingt ans, les gars! On se brûle les sens à vouloir vivre.
Je peux dire que le seul et unique regret que je porte au fond de la gorge, c'est de n'avoir pas assez cru en lui. En nous.
En octobre 1998, Leon est venu visiter Montréal. Il est resté un mois. Chez nous. On était resté en contact amical. Ma réaction en le voyant arriver au terminus d'autobus (il arrivait de Toronto) fut : "Ouch! Vraiment? J'ai été amoureux de lui?" - Hé!... C'est toujours bizarre de revoir une personne qu'on a aimé à vouloir mourir... Et d'avoir le nez qui retrousse tout seul... Comme quand on sent une odeur qui nous dégoûte un peu.
On a encore un contact par e-mail. De temps en temps. C'est toujours pratique connaître quelqu'un à l'autre bout du monde. J'aimerais bien y retourner en Australie, histoire de me bâtir des beaux souvenirs cette fois!

1 Commentaires:

Blogger appelsj a ajouté...

putain, j'avais les meme godasses!

2:52 p.m.  

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