Un peu de tendresse bordel de merde

Je reviens tout juste de la Première du nouveau show du chorégraphe Dave St-Pierre "Un peu de tendresse bordel de merde!" - Show coup de poingt - Show qui change une direction dans une vie... Tout ça et plus encore... Il y a toujours un avant et un après quand j'assiste aux créations de St-Pierre. Je me rappelle de la première fois que j'ai vu "La pornographie des âmes" - Je me rappelle que j'étais sortie de la salle complètement sous le choc. Presque comme un coup de pieds aux couilles. Plié en deux par la douleur de l'âme... Je m'étais dit: " Jamais plus rien en dessous de ça!" ... Et puis hier soir, il y a eu "Un peu de tendresse Bordel de merde!"

Comment vous dire...? Ça me parle tellement. C'est exactement... ÇA! C'est comme mon âme et mon coeur qui se retrouve traduit sur scène... Je trouve ça d'une beauté infinie... D'une puissance inouie... D'une brutalité extrême... La vie, c'est ça (et ça rejoint tellement ce qui s'est passé cette semaine avec les échanges de commentaires sur mon message "Furie" du 24 mai 2007) Et ça ne devrait jamais être en dessous de ça... Fuck! Pourquoi la société tend vers le "neutre drabe pâle" ou vers le bonheur synthétique, asceptisé et contrôlé... Il y a justement dans les moments de perte de contrôle une urgence de vivre, une envie de vivre qui prouve qu'on respire... Qu'on est des être de jouissances, de passions... Dans le bonheur, il n'y a pas que les rires et la chaleur, il y a aussi des larmes et des cris. Dans la jouissance, il n'y a pas que la beauté et la communion, il y a aussi de la souillure et de la merde... Dans l'amour, il n'y a pas que le souffle et l'accomplissement, il y a souvent les chutes et la mort... Quand on vit, on rit beaucoup, il faut rire beaucoup, tout le temps si possible... Ensuite, on souffre... My God qu'on souffre! On a mal comme c'est pas possible. On s'arrête et on reprend notre souffle. Et on recommence: On déblatère, on analyse, on rit encore plus. On jouit! Ha! Que c'est bon de baiser, de faire l'amour... On se masturbe les sens tout seul devant son nombril ou à plusieurs avec beaucoup d'alcool. On se retrouve tout nu et on se mets du gâteau au chocolat tout partout... On se mange en entier et on en redemande encore et encore... On grogne de plaisir... Pendant que les autres tournent autour de nous en faisant des pirouettes, nous on grande communie avec un autre. On trouve que son corps, juste habillé de sa peau, de ses défauts et de notre désir, est la chose la plus belle du monde. On ne se lasse pas de l'embrasser et de le caresser partout. Quand on est très chanceux, ça marche longtemps. Quand on est très très chanceux ça marche peut-être toujours... On voudrait toujours que ça dure toujours... Alors, on fait des faux pas. On arrache des morceaux qu'on vernit. Et on tombe... On se plante... On chiale... On transpire la peine... On gueule plus fort que l'autre qui gueule plus fort que l'autre qui gueule plus fort que l'autre... Alors, on se retrouve vraiment tout nu. Tout vulnérable comme un enfant déformé par les années et les coups bas... Et au lieux de se noyer, on se met à patoger, à nager, à faire la grenouille, à glisser sur les flots... Et malgré le pathétique de l'affaire... Elle est belle la vie bordel de merde!

P.S. 1ère photo "Un peu de tendresse..."
2e photo"La pornographie des âmes"