mardi 6 décembre 2005

Foetus nostalgie

"Ne pleure pas, quand les grands se moquent de toi. Surtout ne les écoute pas. Moi j'ai connu un petit homme, tout petit, comme toi. Qu'on respectait comme un grand homme. Est-c'que tu me crois?
Jamais il ne se battait, mais quand on le provoquait, comme un grand il y allait. S'il voyait un mur trop haut, il fonçait comme un taureau, et le mur dégringolait.
Et il aimait inventer des mots plus légers que les oiseaux de la forêt... Ce n'était rien qu'un petit homme, mais son coeur et sa voix savaient parler aux autres hommes. Est c'que tu me crois?
Toi, mon petit, tu n'auras pas manqué ta vie, si tu deviens grand comme lui. Ce n'était rien qu'un petit homme, tout petit, tout petit, mais pour devenir un grand homme, il a mis le prix. "

Je sais pas ce qui s'est passé hier soir. Ce qu'il y avait dans l'air hier soir. Je suis tombé par hasard sur " Les anges de la rénovations". Une équipe de vedettes constructeurs hystériques et généreux ont bâti un duplex pour deux familles dans la rue, ont donné des emplois à des hommes sans ouvrages, ont installé un parc pour des enfants... Tout le monde pleurait, et moi aussi... Voyons donc! Me faire ça un lundi soir!!! C'est ben donc beau cette émission-là! J'essayais de découvrir la cross, de voir ce qui clochait... Ben rien... C'était juste de la générosité, du partage... Gros sanglots dans mon salon. Une chance, j'étais tout seul.

Ensuite, je mets une vieille cassette vidéo et j'écoute "Bonheur d'occasion" (Oui, je sais, j'ai comme des suites logiques dans ma tête!) Je suis en train de lire le livre et ça me démengeait de revoir le film... Le générique fini, je m'endors pas. Je décide de laisser filer la cassette. Qu'est-ce qu'il y a dessus? Un show capté à la place des Arts en février 1975. Michel Fugain et le Big Bazar... Hum... Ça fait longtemps que j'ai pas écouté ça. Je laisse entrer.

Je sais, c'est un brin kétaine du Fugain. C'est comme une autre époque, du peace n love à la française... Mais ça fait du bien du Fugain. On avait le grand disque double, d'aussi loin que je me rappelle, à la maison. Je connais par coeur toutes ses chansons et ses paroles optimistes. Ma mère écoutait Fugain enceinte de moi, et c'est le vényle qu'elle mettait le plus souvent dans le salon. Je faisais des chorégraphies avec mes oursons en peluches sur " Attention mesdames et messieurs...", j'ai pleurer, ado, sur "Bravo Monsieur le monde"...

C'est drôle d'être retomber la dessus hier soir. C'est un brin démodé. Mais j'ai encore eu des petits noeuds dans la gorge en entendant la naïveté de " Petit homme"... J'avais fait le souhait de devenir un grand homme et cela même si j'étais petit. Il y a déjà longtemps.

Le temps passe à une vitesse lumière.

"Un beau matin, on ne passe plus par le chemin des écoliers. On ne court plus pour le plaisir d'être premier. On ne joue plus à clochepied, sur les pavées.
Un beau matin, on oublie ses amis d'hier. Au fil de l'eau, on quitte sa chambre d'enfant pour un studio. On chante moins, on parle plus. On parle trop.
La jeunesse, ça s'en va. Comme un feu de joie quand c'est à la fête. La jeunesse ça s'en va. On sait d'où l'on vient mais on ne sait pas où l'on va.
Et puis le temps, arrive où on joue pour de vrai aux jeux des grands. Ceux de la guerre, et de l'amour, et de l'argent. Où on est seul, où on a peur, où on se vend. Et puis le temps, qui glisse et file entre les doigts, comme un torrent, et que l'on tue en attendant, en espérant, qu'un jour où l'autre arriveront de nouveaux temps..."

3 Commentaires:

Blogger Magique a ajouté...

Démodé peut-être. Pourtant ces paroles sont toujours tout à fait d'actualité. Mais n'est pas là justement une toute petite partie du génie de Fugain? ;-)

1:50 p.m.  
Anonymous Anonyme a ajouté...

J'ai lu un jour:"Tant que tu pourras t'émerveiller devant une belle fleur, un bel oiseau, une belle mélodie, tu n'a pas perdu ton âme d'enfant." Auteur inconnu. Fugain à 20 ans était un révolutionaire et son génie continue de nous émerveiller. J'étais à Baku quand j'ai entendu, sur TV5, "Encore" J'avais téléphoné à "Petite Fleur" à St-Basile, lui demandant de me procurer ce nouvel album de Fugain. Je suis d'accord avec Magique, Fugain est toujours d'actualité.
Papoute

7:17 a.m.  
Blogger Joss a ajouté...

Je crois que je me suis laissé berner par Reine Malot qui faisait le texte de présentation du show et ses paroles étaient quelques peu condescendantes... Ha! Reine!!!
Je me disait que ça devait être vrai qu'il soit démodé, un peu, car il m'arrive assez souvent d'aimer les choses passée date. Pourtant fredonner "Chante la vie, chante, comme si tu devais mourir demain, comme si plus rien n'avait d'importance..." Fait toujours autant de bien quand on se sent un peu l'âme sur le camp!

11:05 a.m.  

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