Classe 83
Est-ce que quelqu'un se reconnaît sur cette photo? C'est ma photo de classe de 3e année. Me trouvez-vous? Je suis dans la rangée du haut, le troisième à partir de la droite. Le petit gars avec une veste bleue. Mes amis étaient Lydia Pouliot, la petite fille en robe mauve en bas, deuxième à gauche (à côté de Patrice Marcil, le tannant!) et Isabelle Malépard, celle avec le chandail de Mickey Mouse dans la deuxième rangée.
Jusqu'en 3e année, j'étais l'ami de tout le monde. J'étais "le bon en dessins" - c'était ma place, mon rôle et les choses allaient bien. Jusqu'en 3e année, on jouait tous ensemble dans la cours d'école. En 3e année, on jouait au ballon chasseur. J'étais pas capable d'attrapper le ballon, mais j'étais bon pour l'esquiver.
La petite blonde à ma droite, c'est Lucie Vigneault, une superbe interprète de danse contemporaine aujourd'hui. On s'est revu à l'Agora. Elle m'a dit une chose qui m'a fait tellement de bien quand on s'est reconnu.
- "Joss! Tu fais-tu encore du dessin? T'étais tellement bon. T'étais chanceux toi, tout le monde t'aimais. T'étais l'ami de tout le monde.
-Ha oui???"
C'est vrai. Avant que la douce Lucie me rappelle ça, ma mémoire avait seulement sélectionné les moments d'humiliations. Après, je me suis rappelé qu'avant l'incident de 4e année, j'étais l'ami de tout le monde.
L'incident qui me mis à part des autres, encore plus à part des autres, vu que j'ai été le seul enfant de parents divorcés pendant tout le primaire, s'est passé en 4e année. Nous parlions, en classe, du mariage. Nous posions des colles, du genre "Si ton frère se marie avec une femme, elle devient quoi? " -"Ta belle-soeur!"... Facile! Et moi, qui, à la maison, vivait avec une frère qui avait une blonde et un autre frère qui avait un chum, j'ai posé, avec toute l'innocence du monde, une question fatale: " Si mon frère se marie avec un homme, est-ce que ça compte pour être mon beau-frère?"... Aouch! On est en 1983. À St-Hubert, banlieue prospère et plate à souhait. Les divorces commencent juste à y pénétrer, pensez-vous que l'homosexualité existaient? Non. Voyons... Toute la classe s'est mise à rire et la prof a levé le ton en me disant qu'on ne parlait pas de ce genre de chose. Que ça n'existait pas. Cette histoire, qui n'existait pas, m'a pousuivi jusqu'à la fin du primaire. J'y ai appris la honte, l'humiliation et la petitesse d'esprit. C'est ce jour-là que je me suis mis à détester la banlieue.
Mais, ne finissons pas ce billet sur une mauvaise note. Je voulais parler des belles années du primaire. Histoire de donner un peu d'espoir. J'ai été très amoureux, romantiquement amoureux, en 1ère année. Vous savez, on ne porte pas une grande importance aux amourettes d'enfances... Et pourtant, c'est le grand amour. Un grand amour à hauteur d'enfant. En 1ère année, donc, j'étais amoureux de la belle Martine Giguère. Elle était dans ma classe en 3e année aussi, c'est la belle blonde à ma gauche, mais elle n'était plus amoureuse de moi à cette époque, elle aimait plus le beau Éric Deway, le deuxième dans la rangée du bas. Hé!
Mais en 1ère année! Quel bonheur! Notre histoire a commencé alors que notre prof, Mireille, nous enseignait quelque chose comme les nombres paires ou je sais plus quoi, c'est vague. Mireille nous avait demandé de se mettre deux par deux, un garçon et une fille et de venir en avant. Tous les garçons voulaient être avec Martine, mais c'est moi qu'elle avait choisi. On est allé en avant ensemble. On se tenait les mains. Elle avait une grosse bague en bonbon rouge. Après, dans la cours d'école, on jouait à la tag, les gars attrappaient les filles. J'étais le seul qui avait le droit d'attrapper Martine. Les autres riaient de nous parce qu'on rentrait dans l'école en se tenant la main. Le soir, je faisais un détour de deux coins de rue pour l'accompagner un bout vers chez elle, et on se donnait un bec sur la joue avant de se quitter. Je n'ai pas terminé l'année dans cette école. Mon père avait vendu notre maison et ma mère avait décidé qu'on déménagerait à Sherbrooke, près de sa famille. Deux semaines avant la fin de l'école. Martine m'avait acheté un cadeau, deux livres d'histoire, et me les avait donné lors de la petite fête qu'avait organisé Mireille, dans la classe, pour mon départ. Je me rappelle avoir pleuré quand j'ai entendu la cloche de la fin de la journée.
J'ai fait ma deuxième année à Sherbrooke. On est redéménagé à St-Hubert un an après. J'ai retrouvé ma première école pour la 3e année. Je retrouvais Martine... Mais les choses avait beaucoup changé... Elle a toujours été gentille avec moi. Mais elle n'était plus mon amoureuse.
Que j'étais sérieux quand j'étais un enfant. J'ai été sérieux avant l'âge. J'avais des grosses responsabilités à la maison. Il fallait que je sois un grand garçon. Une mère en dépression, c'est beaucoup de soucis quand tu as 8 ans.
J'aime cette histoire avec Martine, sans doute qu'avec les années, j'en ai rajouté... Peut-être pas. Mais, une chose est sûre, c'est qu'elle ne se doute pas du tout que je pense encore à elle avec un sourire en coin.
Tiens, pourquoi pas... Je vais lancer un avis de recherche... Est-ce que quelqu'un parmi vous sait ce qu'elle est devenue? Est-ce qu'il y a quelqu'un parmi vous qui est allé à mon école primaire et qui se reconnaît? Sait-on quelque chose? Êtes-vous sur la photo?
C'est quand même beau l'enfance, non?
7 Commentaires:
Bon, non, je ne suis pas sur la photo. Mais... je me dis, tout bonnement, comme ça, que l'idée des «vestes» assorties, hihihihi, ça date pas d'hier, hein ? hahahaha.
Oups. Désolée. J'avais pourtant dit que j'en parlais pu... mais là là...
;-)
Hé oui, J'ai d'ailleurs pensé à toi en voyant ma veste... Je me suis dit que tu n'y manquerais pas... Hi! Hi! Hi!
je suis en train de préparer un billet de mes looks. Tu vas adorer!!!(ou faire une crise de foie tellement il y a des choses... Ouf!)
J'en apprends que je ne connaissant pas. Ça me sens coupable de ne pas avoir été là pour te protéger. Mais, t'aurais-je vraiment protégé. Je n'ai pas la solution.
J'étaisaussi "un petit" à l'école du village (9 divisions dans la même classe, pour une seule maîtresse) j'ai du attendre ma troisième année, d'avoir 9 ans, pour enfin voir arrivé un petit de 6 ans, qui était plus petit que moi dans la classe. Tu imagines mon bonheur, enfin... Mais par rapport à ceux de ma division... j'étais toujours le plus petit, mais tout de même... Le taxage, n'existait pas à mon époque, mais les coups, bouculades et colibets discracieux pullullaient. J'ai appris à me defendre en devenant un killer. Je trouvais le point faible et attaquait le premier... mais il y a toujours un prix à payer... quand même.
Papoute
Salut! c'est Nadine Arsenault! J'étais très amie et toujours d'ailleurs, avec Lucie, Sylvie et Lydia; c'est le chum de cette dernière qui t'a trouvé en faisant une recherche sur "Lydia Pouliot". Que de souvenirs! On était ben cute! Mais non, je ne suis pas sur la photo, mais j'ai l'impression d'y être, tellement j'étais proche des filles. Jái rencontré ya qq mois a Old Navy à St-Bruno une bonne amie de Martine Giguère, amie à l'époque et encore aujourdhúi, une fille qui était d'ailleurs bien amie avec toi à un moment donné au primaire, une brune (foncée) ondulée, coupe aux épaules...aille aille aille son nom... super fine....C'est poche jái un blanc... je te reviens la-dessus, je lui ai laissé mes coordonnées, on parlait de se rencontrer de nouveau, une bande du primaire... si j'ai des nouvelles je te laisse savoir. Moi je suis maman dúne petite de 15 mois et nous avons le restaurant "Raza" sur Laurier.. et ouvrons bientot "Madre" sur Masson.(restaurantmadre.com) Mon mari est le chef et moi graphiste mais maintenant seulement durant les heures de dodo de ma petite ;)
je te reviens avec le nom manquant
ciao
je me rappele! Annie Boudreault!
WOW!!!
Merci Nadine, je me souviens très bien de toi!
mais dit moi, comment vont Lydia? Sylvie? Ça serait évidemment très drôle de se revoir, le primaire est tellement loin...
Enfin, ça serait aussi pas mal gênant, je pense... Qu'est- ce qu'elle est devenue Martine?
Je pense que je vais faire un détour par ton resto, j'habite tout à côté...
À bientôt!
Salut! Annie mávait seulement dit quélle voyait toujours Martine... Jén sais pas plus :(
Lydia ,elle, va bien, elle est une deuxieme fois maman et en congé de maternité maintenant, elle est a Candiac, et enseignante avec les enfants qui ont un déficit. Sylvie est éducatrice en milieu scolaire et en a plein les bras avec cet horaire inconventionnel et 2 enfants (5 et 2 ans), elle est a Beloeil.
Si tu es quelque peu aventurier en bouffe, tu aimeras surement Raza ;) tu dois prendre absolument le tiradito ou ceviche, un poisson quón laisse tremper dans le jus de lime le temps de qq minutes et le poisson cuit a froid par lácidite de la lime. Cést vraiment vraiment bon. Si tu tén fais une soiree, prends le menu degustation! Je m'emporte maintenant, jádore y manger!
Bon matin :)
Publier un commentaire
<< Home