mercredi 12 octobre 2005

Leon's birthday

C'est drôle, j'ai reçu ce matin un mail d'un gars avec qui j'ai étudié pendant ma première année de théâtre en 94-95. Lors de la semaine de relâche, il était devenu mon inséparable. J'arrêtais pas de dire à tout le monde à quel point on était pareil. Je revois encore le visage perplexe de Betty, ma meilleure amie du temps, quand je disais ça. Ce gars était un grand amour fraternel. À l'époque je n'avais pas encore tout à fait expérimenté.
À 21 ans, je n'avais eu que des blondes qui avaient autant peur que moi de faire l'amour ou encore je rêvais de femmes innaccessibles, en l'occurence - évidemment - Betty. Je lui avais même payé une soirée à l'opéra pour ses 25 ans. J'étais venu la chercher en habit noir avec des fleurs et tout... Sauf qu'à la fin de la soirée, je lui avais donné deux becs sur les joues, et j'étais rentré chez moi.
Bref, ce meilleur ami du temps, après la première année, a quitté le théâtre, a voulu devenir pompier , mais est maintenant un directeur chez BELL. Nous avons perdu contact. On se ressemblait trop!
Donc, ce gars m'a écrit ce matin: "C'est fou comment le temps passe vite!"
... Et oui, dix ans, déjà!
C'est complètement hallucinant!
Particulièrement aujourd'hui. C'est l'anniversaire de mon premier vrai amoureux, Leon. L'Australien. Il a 35 ans, aujourd'hui. Voici dix ans, je me mourrais d'amour "longue distance" et je vendais toutes mes choses pour aller vivre en Australie avec lui.
Écoutez, si on faisait un film avec cette histoire-là, c'est Meg Ryan qui jouerait mon rôle tellement c'est top romantique: On s'était rencontré à Prague, pendant une exposition de scénographie à laquelle l'UQAM (et son université) participait. Moi, je le trouvais vraiment cool, je voulais toujours être avec lui... Ça adonnait bien, lui avait eu un gros coup de foudre. Mais j'étais pas encore tout à fait gai. Bref, on passe la semaine d'ouverture de l'expo ensemble, avec le groupe de Québécois et le groupe d'Australiens. On visite. On sort. C'est merveilleux Prague! Tout le monde nous voit, sauf nous. Ensuite, moi, je pars visiter Bratislava et Budapest, lui s'envole pour Londre, mais il me promet de revenir à Prague avant que je reparte pour Montréal. Je fais un voyage de merde. Caro, qui m'accompagne, me trouve insupportable. J'ai le goût de rien faire. Un soir, je lui parle de Leon en termes amicaux et elle explose: "Come on!!! T'es gai!!! Tu l'aimes! On retourne à Prague!" - 18 heures d'autobus et 3 frontières traversées (gardées par des douannières en gougounes, mais ayant des gros guns) plus tard, nous voici de retour à Prague. Leon n'est pas là. Je deviens complètement gris pâle. Le soir suivant, on se prépare à aller manger et qui arrive, tout sourire et fraîchement rasé? Mon Australien!
Les trois derniers jours ce sont passés dans une chambre d'hôtel... Et vous n'aurez pas plus de détails, mais tout ce que vous pouvez imaginer quand vous vous sentez l'âme cucu (ou simplement cul!), ça a dû se passer...
Nous nous sommes séparés à un arrêt d'autobus. Chacun ayant des rendez-vous différents avant de prendre son avion. Je crois que des violons jouaient la chanson thème des "Parapluies de Cherbourg"...
En novembre 1995, je partais pour vivre à Perth. Pour toujours. J'ai pourtant fêté le jour de l'an 1996 ici. À Montréal. Ça fait toujours très mal les premiers amours... Mais que ça fait de beaux souvenirs!
Happy birthday Leon!