jeudi 13 septembre 2007

Été 2007

Il y a eu de très grands moments de bonheur cet été. De beaux et grands souvenirs heureux qu'on garde précieusement en mémoire toute sa vie pour quand il fait un peu plus gris...
Le plus beau party du monde: Le mariage de Yannou et Sylvain et cette St-Jean magique à chanter (hurler!) toute la nuit autour du feu...
J'adorais, quand j'étais petit, quand mes oncles ou mes grands cousins venaient jouer dans l'eau avec nous... J'ai adoré être rendu ce "mononcle" amuseur/monstre des profondeurs/inventeur de courses et de jeux d'eau avec mes cinq petits trésors quand j'ai passé la semaine dans ma famille à Sherbrooke.
La semaine aux Éboulements, dans Charlevoix, avec mes belles. Il a plu, il a fait froid, mais on a mangé comme des rois, bu comme des épicuriens, fumé à s'en arracher les poumons et on a joué aux cartes... Bonheur!!!
Et cette rencontre magique et surtout complètement improbable... Ce raz-de-marée dans les dernières chaleurs de l'été... Notre balade sur la plage... la lune... ton sourire... les étoiles... tes yeux... Le vieux quaie... Et l'automne, et ma vie en même temps, qui prend tout son sens...
WOW!!!

mardi 11 septembre 2007

Alerte au Tsunami

Non, il n'est pas mon pire cauchemar... Il est plutôt tout le contraire. Il serait comme un espèce de beau grand rêve full éveillé. Les deux pieds sur terre, le coeur qui bat la chamade... et la tête complètement pleine d'étoiles.
...
À chaque fois qu'on se voit, c'est comme un raz-de-marée. Un tsunami colossal qu'on se prend en pleine gueule!... Ça fait même peur. Tellement qu'on laisse le ressac de la mer nous emporter loin. Et c'est encore meilleur quand on se retrouve après avoir pataugé longtemps!
...
Et oui, c'est une vraie photo de lui. N'est-ce pas qu'il est hot!!!

mercredi 5 septembre 2007

Du nouveau dans l'appart!

Nouveau portrait de colocs "in action"!!!
Il y a eu des nouveaux arrivants à l'appart pendant ce mois d'août 2007:
Leon, l'ami Australien, est venu habiter chez nous pendant quelques semaines, le temps d'une formation. Il repart dans un peu plus d'une semaine.
Aussi Superbe a adopté une maigre chatte noire, finalement prénommée "Mélanie-Jocelyn" (Sans commentaires!) qui est vraiment une petite perle en poils! Elle roucoule, bondit, se frotte et m'accueuille en ronronnant quand je rentre tard de travailler...
C'est la chatte de Superbe, moi, j'ai choisi de ne plus avoir de chats, alors, je ne prends aucune part de responsabilité dans l'éducation de cette "puce noire et blanche"... Sauf que j'ai quand même accepté le titre de papa. Hors donc, je serai un vrai père pour elle, c'est-à-dire : Absent et Autoritaire!
Hi! Hi! Hi!

mardi 4 septembre 2007

Port-aux-Persils 15-08-2007

Soleil dans Charlevoix avec Belle Rousse, Joss, Bob et BelleNan.

lundi 3 septembre 2007

Mon livre de l'été

Carnets de naufrage
De Guillaume Vigneault
Je l'avais déjà lu. Et je l'avais aimé. Cet été, il a habité le fond de mon sac à dos et ses pages ont goûté au soleil et à l'eau de la piscine. Quelques extraits percutants:

« Pour la première fois depuis un mois, j’étais presque léger. Mes angoisses ne s’étaient en rien estompées, mais elles semblaient me donner un répit. J’émergeais un peu, (…) Marlène m’avait fauché au ras du sol, sauvagement, sans avertissement, et mon débitage ne faisait que commencer. Mais ce mati-là, je sentais de nouveau ma sève. C’était une impression timide, étrange aussi parce que j’avais l’intuition que la vie n’aurait jamais plus exactement le même goût. Pas l’idée de la vie ; le soleil sur ma peau, une lumière, quelque chose dans la façon dont mes pas me portaient. Une part minuscule de moi acceptait le départ de Marlène, une part de moi était fascinée par le chaos, par l’abolition si impromptue de tout ce que je tenais pour solide. Une part de moi jubilait même, et flânant en ce matin du mois d’août, il y avait dans mes oreilles comme un échos ténus d’un rire, le mien. « Tout n’est pas perdu », me disais-je, et cette phrase toute bête me suffoquait par instants d’une joie fébrile, dérisoire.
J’avais voulu crever, ces soirs où elle était chez lui. Trop fatigué pour haïr, je m’étendais sur le plancher de la cuisine, et je ne demandais que cela, crever. De longues plaintes sourdes s’échappaient de ma gorge, des sons inconnus venus du ventre… »
p. 15
«-Et puis, oui, peut-être, j’ai envie de crever. Mais ça n’a rien à voir avec toi, avec… avec la place que t’occupes… Oui, quand je croise un autobus, je me demande ce que c’est que de passer à travers un pare-brise, je me demande de quoi on est conscient à ce moment-là, je me demande si ça fait mal ou si ça surprend, simplement… »
p. 51
« -À bientôt… Prends soin de toi.
C’était banal, mais dans sa bouche, c’était vrai. Et je ne sentais pas le moindre reproche dans sa voix. Ça voulait dire : Fais ce qui te rend heureux, ne te brûle pas. »
p. 66
« -« J’ai pas envie de m’amuser. J’ai envie de, de… je sais pas, j’ai envie…
-Pas envie :besoin. T’as besoin de t’amuser. Sérieusement, qu’est-ce que tu veux faire d’autre ? Tu veux que ça devienne lourd de sens avec Camille comme ça, tout de suite, avec l’autre qui vient de foutre ta vie en l’air ? »
p. 68
« -Pourquoi ? Ils sont ensemble, non ? S’ils sont pas ensemble, c’est vraiment un gâchis pas croyable cette histoire… Ils pourraient avoir la décence d’être un peu, je sais pas, conséquents… Calvaire.
Elle s’est mise à rire.
-Faut toujours que les choses soient tranchées avec toi ! Tout noir ou tout blanc, hein ? … Ça t’est passé par la tête que peut-être Marlène a aucune idée de ce qu’elle fait, de ce qu’elle veut, qu’elle mesure très mal en ce moment les conséquences de ce qui vous arrive ?
-Non mais tu te rends compte, un peu ? Faut assumer ce qu’on fait, merde, quand c’est grave comme ça. Tu penses que j’ai jamais eu d’occasions de tout foutre en l’air entre elle et moi ? Que j’ai passé quatre ans sans jamais y penser, sans jamais trouver que l’herbe était plus verte ailleurs ? C’était pas rose tous les jours, mais je suis resté. Chaque fois qu’une fille me plaisait, que je me disais que je passais peut-être à côté de quelque chose, je suis resté. Tu crois que je suis fait en béton, que l’occasion ne s’est jamais présentée ?
-Non, je sais évidemment que t’en as eu des occasions. D’ailleurs, la plupart du temps, tu ne t’en rendais pas compte.
-ah bon…
-Mais c’est pas la question, Alex. Non, la question c’est : Marlène, elle, elle l’a fait. À partir de là, qu’est-ce qui se passe ? Parce que ça ne sert à rien de faire le procès de Marlène ou de Jean, c’est, comment te dire… C’est hors de propos. De l’extérieur, c’est sûr, on peut mettre tous les torts sur Marlène, et c’est ça que t’es en train de faire, et c’est compréhensible. Mais pourquoi tu crois qu’elle s’est laissée tomber amoureuse de ton meilleur ami ? »
p. 77-78
« On s’est assis sur le capot de la voiture et on a bu une bière sans se parler. J’ai songé que je m’éloignais de Marlène, que déménager avec Félix était un geste –le premier, vraiment- en ce sens. L’impression de dériver. Une panique têtue me barrait l’estomac, comme lorsqu’en mer on se rend soudain compte que l’on ne voit plus la côte. Félix m’a offert une cigarette du Venezuela. »
p. 105
«Il y a des choses comme ça, des activités auxquelles on ne prend plaisir que dans une relative sécurité matérielle et affective. Cuisiner était une de ces choses, un de ces luxes de l’existence.»
p.117
« -Je me souviens que ça filait pas fort, mais je me rappelle pas t’avoir dit de descendre au Mexique…
-Non, c’est pas ça… mais c’est toi qui me faisais comprendre que tout ce que j’avais, ça valait rien si ça me rendait pas heureux. Tu te souviens vraiment pas ? »
p. 183
« -Ouais, eh bien, ce qui m’impressionne, moi, c’est les gens qui savent ce qu’ils veulent et qui payent cher pour y arriver… Pas les indécis comme moi, si tu veux mon avis…
-Et pourtant, ça prend du courage, l’incertitude…
- N’importe quoi ! Ça prend de la patience, à la rigueur… Et puis peut-être une sorte de tolérance à l’apathie, c’est tout… »
- P. 184
- « …Tu veux savoir pourquoi j’ai pas l’air heureuse, vraiment ? Même avec le soleil et la plage et ton ami supergentil, et tout, et tout ? Tu veux le savoir ? Parce que j’ai fait mal à l’homme que j’aime, parce qu’il est en mille miettes à l’autre bout du monde, et que moi, je suis ici, avec un hypocrite, qui sait juste me baiser, et moi j’ai cru que ça voulait dire quelque chose, que c’était un signe, ou je sais pas… Ah, merde, merde ! Puis au fait, le crisse de verbe que tu cherches, toi, c’est « vivre », pauvre con ! »
- p.198
- « Ça l’a fait rire. J’ai savouré la bière glacée. Puis j’ai soudain senti monter une tristesse terrible, mystérieuse. Mon estomac s’est noué, un long frisson m’est monté du ventre, et avant que je me rende compte de ce qui m’arrivait, des larmes se sont mises à couler sur mes joues. J’ai goûté le sel sur mes lèvres, incapable de comprendre. Puis la cause de cette peine étrange a déferlé dans mon esprit.
J’aurais tellement voulu que Marlène me voie.
Qu’elle me voie chevaucher cette vague, qu’elle en reste ébahie. J’aurais voulu voir cette lueur, indécise et admirative, dans ses yeux gris ; émerger de l’océan en marchant vers elle, l’entendre me dire que je suis fou ; lui dire cette sensation aérienne, lui raconter ma peur, prononcer le mot « peur » et penser qu’elle entend peut-être « courage » »
- P. 209
- « Tout ce temps où j’avais pu croire que Jean était le problème, l’obstacle, ces mois durant lesquels je le maudissais comme je l’aurais fait d’un cataclysme, tous ces instants de hargne m'apparaissaient soudain comme la plus futile dépense d’énergie. Cet être que j’avais haï, que je croyais pouvoir haïr le reste de mes jours, cet homme n’était plus rien. Il n’était plus que Jean, le Jean d’avant, drôle, solitaire, secret ; Jean avant qu’il devienne ce fourbe, ce démon, véritable hydre à sept têtes. De ma haine ne subsistaient, au prix d’images terribles, une projection privée de répugnantes étreintes. Et même ces âcres visions de Marlène avec l’autre pâlissaient ; tout s’estompait, de liquéfiait. Un brasier nourricier s’éteignait, j’étais seul sur la banquise, le cœur vide, des cendres d’âme à mes pieds. »
- p.252